L'éclipse est une occultation d'un corps céleste par un autre. Deux sortes d'éclipses impliquent la Terre : celles de la Lune ou éclipses de Lune et celles de Soleil ou éclipses de Soleil. Une éclipse de Lune survient lorsque la Terre passe entre le Soleil et la Lune, et que son ombre assombrit la Lune. Une éclipse de Soleil se produit lorsque la Lune passe entre la Terre et le Soleil, et que son ombre se déplace à la surface de la Terre.
Pourquoi les éclipses totales sont-elles aussi rares ? Pourquoi notre satellite ne
cache-t-il pas le Soleil à chaque nouvelle Lune?
1) Périodicité des éclipses: le Saros
La configuration céleste qui permet la formation d'une éclipse est bien connue, il s'agit d'un alignement Terre-Lune-Soleil. Or une éclipse totale de Soleil ne survient en un même point que tous les 370 ans à peu près. Par conséquent ce phénomène spectaculaire est très rare dans la vie d'homme. Pourquoi cette rareté ?
Trois conditions doivent être réunies. Tout d'abord, il faut que la Lune soit entre la Terre et le Soleil pour une éclipse de Soleil ou que la Terre soit entre le Soleil et la Lune pour une éclipse de Lune. Cela se produit une fois tous les 29.53 jours (c'est la révolution synodique de la Lune) à la nouvelle Lune pour les éclipses de Soleil et à la pleine Lune pour celles de Lune.Cependant, cette condition ne suffit pas. La Terre et la Lune ne décrivent pas leurs orbites respectives dans le même plan. Le plan de l'orbite terrestre appelé écliptique, fait un angle de 5° avec celui de l'orbite lunaire. C'est pourquoi, lors de la Nouvelle Lune l'alignement fait que l'ombre de la lune va se perdre quelque part dans l'espace au-dessus ou au-dessous de la terre. Plus rarement, lorsque l'alignement est parfait et c'est la deuxième condition, l'ombre de la Lune atteint la Terre et celle de la Terre atteint la Lune provoquant respectivement soit une éclipse de Soleil soit une éclipse de Lune. Cet alignement parfait ne survient que lorsque le plan de l'orbite de la Lune croise l'écliptique, cette intersection est appelée " ligne des nœuds ". Enfin, dernière condition, la Lune doit être suffisamment proche de la Terre pour apparaître plus grosse que le Soleil.
Si ces trois conditions se trouvent réunis à chaque éclipse, une configuration identique des trois corps célestes se reproduit que tous les 18 ans et 10 jours (ou 11 pour les années bissextiles), cette période est appelée le Saros. Pendant un Saros, on compte 84 éclipses : dont 42 de Lune et 42 de Soleil. Le Saros permet donc de prédire les éclipses très longtemps à l'avance.
Comment fonctionne une éclipse ?
2) Eclipse de Lune
Il y a éclipse de Lune lorsque la Lune passe dans le cône d'ombre ou dans le cône de pénombre de la Terre. Le Soleil, la Terre et la Lune sont alors quasi alignés, ce qui correspond au moment de la pleine Lune.
Il y a trois types d'éclipses de Lune :
Au cours d'une éclipse totale de la Lune, les rayons lumineux passant dans
l'atmosphère terrestre sont déviés par la réfraction atmosphérique et éclairent la
Lune. Ce flux lumineux est plus proche au centre de la Lune et se traduit par une
coloration rougeâtre, qui rappelle un peu la couleur du ciel terrestre au moment du
coucher du Soleil. Les autres régions de la Lune sont peu colorées, d'une teinte
généralement grise. L'aspect, les couleurs et l'intensité de l'éclairement sont très
variables d'une éclipse à l'autre, ils sont imprévisibles et dépendent fortement des
conditions météorologiques atmosphériques sur le terminateur terrestre (l'arc de
grand cercle terrestre délimitant la surface de la Terre vue de la Lune).
3) Eclipse de Soleil
Il y a éclipse de Soleil lorsque la Terre passe dans le cône d'ombre ou dans le cône de pénombre de la Lune. Le Soleil, la Lune et la Terre sont alors presque alignés, et on est au voisinage de la nouvelle Lune. Lorsque la Terre passe uniquement dans la pénombre de la Lune il y a éclipse partielle du Soleil, lorsque la Terre croise l'axe du cône d'ombre de la Lune il y a éclipse centrale du Soleil. La figure se rapporte aux éclipses centrales, il y a deux types d'éclipses centrales : les éclipses totales, lorsque le diamètre apparent de la Lune est plus grand que le diamètre apparent du Soleil (le Soleil est complètement éclipsé), et les éclipses annulaires lorsque le diamètre de la Lune est plus petit que le diamètre apparent du Soleil. Il existe un cas limite lorsque le diamètre apparent de la Lune est inférieur au diamètre apparent du Soleil au début de l'éclipse, puis supérieur (autour du maximum) puis de nouveau inférieur au diamètre apparent du Soleil, dans ce cas l'éclipse est appelée éclipse totale-annulaire ou parfois éclipse de type mixte.
Durant une éclipse, l'ombre et la pénombre se déplacent sur la surface du globe terrestre par suite du mouvement de la Lune et de la rotation terrestre. L'aire balayée par l'ombre, très étroite (quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres), s'appelle la bande de centralité, la ligne parcourue par l'axe du cône d'ombre s'appelle la ligne de centralité, c'est sur cette ligne que se situe le maximum de l'éclipse. L'ombre se déplace sur cette ligne d'ouest en est; comme la Terre tourne également d'ouest en est, la vitesse de déplacement de l'ombre sur la surface du globe est égale à la différence des vitesses. Elle est de l'ordre de 3380 km/h (939 m/s) près des pôles et de 1706 km/h (474 m/s) à l'équateur.
Un observateur placé dans la bande de centralité voit d'abord une éclipse partielle puis, pendant un court instant (quelques minutes) une éclipse totale ou annulaire, puis de nouveau une éclipse partielle. L'aire balayée par la pénombre, à l'intérieur de laquelle l'éclipse est vue comme partielle, est beaucoup plus large (plusieurs milliers de kilomètres).
La durée maximum d'une éclipse générale (durée pendant laquelle l'éclairement de la
Terre par le Soleil est altéré par l'ombre ou la pénombre de la Lune), c'est-à-dire
le temps écoulé entre les deux contacts extérieurs du cône de pénombre, dépend de
la vitesse de la Lune. Cette vitesse est maximale au périgée et minimale à l'apogée.
Le calcul donne une durée maximum de 5 h 14 min pour une éclipse au périgée et une
durée maximum de 6 h 15 min pour une éclipse à l'apogée.